Regarde autour de toi,
ces pâles reflets de la vie,
qui éclatent en de milliers de particules.
Moi,
j’en veux toujours plus.
Read MoreRegarde autour de toi,
ces pâles reflets de la vie,
qui éclatent en de milliers de particules.
Moi,
j’en veux toujours plus.
Read MoreSi je devais partir,
ce serait pour écumer tous tes sarcasmes,
sous ma langue sableuse.
Si je devais partir,
j’inventerais le chant des abeilles,
pour balayer ton mépris.
Si je devais partir,
je m’envelopperais d’un manteau de nuit,
pour me baigner dans tes yeux,
et fuir le silence.
Si je devais partir,
je nouerais mes blessures autour de ton cou,
comme on enflamme un brasier d’amertume.
Ô, j’aimerais tant partir !
Partir, pour ne plus te désirer.
Et si je devais rester,
injustement rester,
je dresserais les ailes du désespoir,
devant l’horizon de tes songes,
pour ne plus jamais pleurer.
Baignée par des rivières insondables,
où ruissellent encore mes blessures,
blessures d’une enfance défragmentée,
je perçois encore
le reflet de ces visages grotesques,
qui dansent comme des vautours.
Il m’arrive d’entendre au loin,
loin derrière les rives asséchées,
la musique de Tchaïkovski,
ivre et difforme,
comme une image opaque imbibée d’alcool.
Et seuls,
à travers l’immensité du vide,
des nuages en fleurs,
bambins joufflus,
me sourient et crapahutent,
sur des fontaines d’étoiles.
Je voudrais les toucher mais mes mains tremblent et meurent...
Et il y a aussi,
parfois,
quand le silence expire,
dans chaque rêve sauvage
qui égrène mes nuits,
cette respiration haletante,
qui prend des airs,
de cheval moribond.
Oui,
ma souffrance est partout,
parmi les nuages de plomb,
parmi les forêts aux multiples visages,
parmi les flots titubants des herbes folles,
et dans chaque soubresaut des vagues,
qui résonnent dans mes veines.
Je ne doute plus,
Je suis parmi les vivants.
J’entends l’hymne et les cris
de la dictature,
extirper les sanglots de mon flanc.
Je ne doute plus,
je suis parmi les vivants,
et je voudrais ne serait-ce qu’un instant,
un instant de lumière,
me reposer,
sans bruit,
sous un soleil bleu,
dans l’espace inouï du ciel endormi,
pour de nouveau caresser tes yeux,
de mes larmes inassouvies.
Ne me demandez pas
pourquoi,
à chaque vol d’oiseaux éreintés,
fuyant dans le ciel lunaire,
je touche du doigt
la beauté
et la volupté,
comme une petite mort lubrique.
Ne me demandez pas pourquoi,
lorsque je vous écoute,
je me sens
dépouillée de mon écorce,
nue et blessée,
telle une éternité consumée.
Et quand je vous observe,
fantômes immuables,
devant vos écrans bleutés
chargés de propagandes obscènes,
ou d’illusions virtuoses,
je préfère me blottir,
dans la réconfortante rhétorique de Chomsky.
Ne me demandez pas pourquoi,
quand je descends les plaines arides
et dépeuplées de mon enfance,
mes larmes ont le goût
de la poussière et du chaos,
comme le souffle âcre du crépuscule.
La lune est triomphante ce soir !
Oscillante et gémissante,
ocre et nacrée,
Elle doit avoir le goût d’un sucre d’orge...
Vous ne croyez pas ?
Je me sens lasse.
Si lasse.
Par pitié !
Demandez-moi seulement
pourquoi la vie exhale
les sens de l’envie,
la douleur d’être aimée
tapie dans la désuétude,
la joie fugace et aveugle
d’être suspendue dans le néant,
en attendant la fin.